[Port Edouard-Herriot]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPTL0026 16
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
historique Le déménagement du port Edouard-Herriot est en passe de devenir le nouveau serpent de mer lyonnais. Michel Noir qui rêvait d'y implanter un nouveau parc de la Tête-d'Or n'est visiblement pas au bout de ses peines puisque, déjà, on évoque un projet "à très longue maturité". Au premier rang des difficultés, le maire de Lyon doit faire fléchir le gouvernement, l'Etat étant propriétaire de 95% du port. Bien que chaque partie soit très soucieuse d'éviter un "clash" dans cette affaire, le dossier lyonnais suscite toujours aussi peu d'enthousiasme à Paris. Dans la foulée de l'annonce de Michel Noir, Georges Sarre était déjà venu à Lyon rappeler que l'Etat n'était pas du tout disposé à lever l'ancre. Pas question de laisser Lyon sans port fluvial, avait expliqué le secrétaire d'Etat chargé des transports routiers et fluviaux, mettant en avant "la qualité du site et le coût beaucoup trop élevé d'un éventuel déménagement". En février 1991, le message est plus nuancé. En clair : tout se négocie, mais pas à n'importe quel prix. "On peut envisager le départ des activités portuaires mais il faut savoir quelles capacités d'avenir-on peut assurer en remplacement. Contrairement aux autres modes de transports du couloir rhodanien, le trafic sur le Rhône est loin d'être saturé. Et si d'aventure, comme c'est la volonté du président Mitterrand, on achève la liaison Rhin-Rhône, il est capital de maintenir dans la région une plate-forme fluviale et une capacité de réserve. Si on nous propose un site aussi commode du point de vue économique et portuaire, il n'y a aucune raison qu'on contrarie le souhait des collectivités", confie-t-on dans l'entourage de Georges Sarre. Pas de fin de non recevoir, donc. Pourtant, derrière le discours bienveillant, nul besoin d'être grand clerc pour déceler une ferme mise en garde. En résumé, Paris estime que Lyon a trop longtemps négligé la voie d'eau. En citant la boutade d'un prédécesseur de Michel Noir à l'Hôtel de Ville : "Il n'y a pas de voie d'eau à Lyon". Le gouvernement, à l'heure où il met sur pied un établissement public des voies navigables de France et cherche à se doter d'une politique fluviale digne des enjeux européens, ne veut plus entendre ce genre de discours. A ses yeux, la ville a une "responsabilité particulière". "C'est leur intérêt, à long terme, de préserver le port et de jouer à fond la carte fluviale". Paul Granet, le président de la Compagnie nationale du Rhône (CNR), concessionnaire du port jusqu'en 2023, ne dit pas autre chose : "Je ne conçois pas que la CNR vive un conflit avec Michel Noir, ce qui est aussi la position du gouvernement. Mais il est clair qu'il est totalement exclu de déménager l'intégralité de ce port. Il est évident qu'il faut maintenir un port et une activité fluvio-maritime à Lyon, même s'il doit être rénové et réhabilité". Il est.clair que la CNR comme le gouvernement misent beaucoup sur l'activité fluvio-portuaire de l'agglomération lyonnaise, comme en témoigne d'ailleurs l'étude menée début 1991 sur les quatorze ports de la région situés entre Villefranche et Vienne par l'ancien patron de la RATP. Malgré les réticences de tous à lâcher le second port français, d'après le volume des marchandises traitées, reste que le maintien d'un port en plein Lyon fait figure d'ineptie, alors que ce n'était pas le cas en 1937, lors de sa création. [...] Source : "Un port solidement ancré" / Pierre Perret in Lyon Figaro, 28 février 1991, p.1-3.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP03492.

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